Donnerstag, 1. Mai 2014

"Μon royaume n’est pas de ce monde"


Archiprêtre Lambert van Dinteren 


Il me semble qu’un trait essentiel du message du Christ consiste en cette affirmation que le royaume qu’Il est venu instaurer n’est «pas de ce monde»: «mon royaume n’est pas de ce monde (…) mon royaume n’est pas d’ici» (Jean 18). Et ainsi tous ceux qui le suivent, sont également «pas de ce monde», tout en étant «dans le monde» : «Ils sont dans le monde» mais «ils ne sont pas du monde, comme moi Je ne suis pas du monde»(Jean 17).
Jésus parle aussi d’un «monde nouveau » (Mathieu 19, 28), en reprenant un thème que l’on trouve déjà chez le prophète Isaïe : « Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez vous pas ? (Isaïe 43, 19).
Saint Paul a formulé cette nouveauté, cette réalité qui n’est pas « selon ce monde », dans cette phrase célèbre : « Vous tous, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ: il n’y a ni Juif, ni Grec, il n’y a ni esclave, ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme, car tous, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3).
Pour nous les chrétiens, il n’y a donc plus cette distinction, autrefois si importante puisque garantie de la pureté du «Peuple élu de dieu», entre ce «Peuple de dieu» et «les peuples», entre « ceux qui ont la foi pure » et « les païens». Et dans ce cadre, les distinctions «ethniques» et «nationales » ont été surmontées également : notre patrie «n'est pas ici-bas» (Hebr. 13, 14) , nous sommes nés dans un pays, mais nous y sommes « étrangers et voyageurs » (Pierre 2, 11), toujours en route vers « le monde à venir » (Hebr. 6, 5). Nous ne sommes donc plus « russes » ou « roumains », nous ne sommes plus « rom » ou « gadjé », nous ne sommes plus « Français de souche » ou « immigrés », nous sommes tout simplement tous des étrangers. Ainsi, nous n’appartenons pas à une quelconque nation , pire encore, nous n’appartenons même plus à une famille : « qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mathieu 10, 37, comparez également Mathieu 19, 27-29).
Toutes les divisions sociales ont également été surmontées. Il n’y peut y avoir une couche qui «possède» et une autre qui est « à la merci » de ce que « les riches laissent tombés de la table ». Dieu a « renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles » selon la mère de dieu (Luc 1, 52) et les pauvres sont les heureux de dieu, héritiers du royaume, selon le Christ (Luc 6, 20).
Il n’y a pas non plus cette opposition qui semble venir des fonds des temps entre homme et femme. Distinction néfaste, puisque basée sur une idée de suprématie de l’homme sur la femme, de la soumission de la femme à l’homme. Toute la vie de Jésus montre le respect du Christ pour les femmes avec comme point culminant les femmes premières témoins de sa résurrection.
Tout ceci va bien loin, mais il faut que nous nous rappelions sans cesse que, Chrétien, nous sommes «baptisés dans sa mort », « morts avec le Christ », «afin que comme le Christ est ressuscité des morts (…) nous vivions nous aussi, dans une vie nouvelle » (Romains, 6).



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