« Ils
entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa
mère, se prosternèrent et l'adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs
trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la
myrrhe.. » (Matthieu 2:11) Non sans raison, mes frères, il
y avait là trois cadeaux à la crèche du Christ, trois - ni plus,
ni moins. Était-ce un signe de la Très Sainte Trinité comme
l'essence de la Divinité, ou est-ce que cela symbolisait la nature
trinitaire du futur ministère du Christ : prophétique, royale,
sacerdotale, ou peut-être était-ce l'expression d'une des trois
composantes de la nature de l'homme : l’esprit, l'âme et le corps?
Nous laissons cela à votre foi et à votre réflexion le soin
d’examiner cette question. Notre attention se portera pour ce qui
nous concerne sur les mages porteurs des offrandes. On pourrait dire
que ces pèlerins de l'Orient se tenaient devant la crèche de
Jésus-Christ pour toute l'humanité. Leurs offrandes représentent
symboliquement tout ce que nous, disciples du Sauveur, Lui
apportons. L'or signifie les dons matériels; l'encens
– les offrandes immatérielles, les dons de l'esprit, et la
myrrhe représente ces offrandes qui sont à la fois spirituelles et
matérielles. Il y a, par conséquent, les personnes qui
apportent de l'or au Seigneur, il y a ceux qui offrent de l'encens,
d'autres encore qui apportent la myrrhe, enfin, certains apportent
plusieurs cadeaux en même temps. Qui sont ces personnes? En
examinant cette question, nous verrons comment nous aussi, comme les
mages, pouvons servir notre Seigneur et Sauveur.
Qui
apporte de l'or au Seigneur?
L'or
est porté par ceux qui, pour la gloire de Dieu et pour le profit du
prochain, offrent quelque chose de leur travail et de leurs biens.
Par exemple, vous apportez de l'or au Seigneur si vous construisez,
renouvelez ou ornez le temple de Dieu. Votre don Lui plaît, car même
s’Il siège maintenant sur le trône de gloire, pour l'amour de
notre salut Il continue en même temps à apparaître aussi bien dans
la crèche. Cette mangeoire est présente dans l'église sur la table
d'oblation, où à chaque Liturgie Il naît pour ainsi dire à
nouveau de façon à lui offrir de nouveau comme un sacrifice pour
nos péchés.
Combien
de fois Il souffre dans cette crèche. Ici, il a besoin à la fois de
vêtements et d’un abri, de lumière et de chaleur. Par conséquent,
si vous faites quelque chose pour le bien de l'église, votre offre
fait les délices du Seigneur, autant que l'a fait le cadeau des
mages qui lui apportèrent de l'or.
Combien
de cet or est apporté au Seigneur? Ah, si l'on compare ce qui est
apporté à ce qui est dépensé pour répondre aux exigences des
passions, pour la satisfaction non seulement de nos besoins, mais de
nos caprices mêmes - ou même avec ce qui est ostensiblement livré
à la consommation de la chair et du monde - cela s'avère être
vraiment la plus petite part....
Devant
nous un pauvre homme tremble de froid, de faim et de maladie, et
pourtant soit nous le repoussons durement soit nous lui donnons une
toute petite pièce, et ce même jour, nous sommes prêts à
dilapider la moitié de notre fortune dans un jeu absurde, ou à
gaspiller abondamment notre argent pour aller voir quelque spectacle
vulgaire. Telle est notre gratitude envers Celui qui, étant riche,
pour notre salut s’est fait mendiant à ce jour, pour que par sa
pauvreté nous fussions enrichis (II Cor. 8:9).
(Version française par Maxime le minime de Les cadeaux des Rois Mages - Homélie lors de la Journée de la Nativité du Christ par Mgr Innocent archevêque de Chersonèse)
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