Montag, 31. März 2014

Du regard vers le ciel !


«Ceux qui s’appuient sur le Seigneur, aux ennemis inspirent l’effroi;ils sont dignes d’admiration car ils regardent vers le ciel» (anavathmi ton 6, antienne 3) 
Autrement dit, ceux qui fondent fermement leur espoir en Dieu ne craignent pas le Malin parce que, nous dit aussi la 3è antienne du ton 2: «Ceux qui mettent leur confiance en Dieu ressemblent à la sainte montagne de Sion ; ils ne seront jamais ébranlés pour les siècles ceux qui ont Jérusalem pour demeure ». 
Ici nous comprenons que les habitants de Jérusalem sont protégés physiquement et spirituellement : depuis la montagne visible de Sion, nous montons vers la ville céleste qui est Jérusalem, laquelle est aussi inébranlable que la grande et sainte montagne. Il en est de même pour ceux qui jettent l’ancre de leur espoir dans le Seigneur. Rien ne peut les ébranler dans leur foi puisque leurs regards sont toujours tournés vers le ciel. 

Espérance, foi, amour sont les trois vertus fondamentales. L’espérance parce qu’elle incite à croire sans hésitation que de toute façon l’on sera toujours exaucé : l’espérance naît de la foi. « Car il a cru en moi, dit le Seigneur dans le psaume 90, 14, je le protégerai parce que je le connais par son nom ; il crie vers moi et je l’exaucerai et je serai avec lui dans la douleur ». Alors, pourquoi serai-je dans le doute ou que craindrais-je désormais ? Le Seigneur ne m’a-t-il pas promis que dans l’éternité il me réserve une place dans sa demeure ? C’est pourquoi Paul dans sa lettre aux Colossiens (3. 2) ne craint pas de dire : « Souciez-vous des choses d’en haut et non de celles de cette terre ». Et aussi : « Ce qu’aucun œil n’a vu, ce qu’aucune oreille n’a entendu ce qui n’est monté au cœur d’aucun homme ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment… C’est à nous que Dieu l’a révélé par son Esprit ; car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu ». (1 Co 2, 9-10) 
C’est alors et alors seulement, pour reprendre nos antiennes des anavathmi, que nous devenons dignes d’admiration aux yeux de tous, qu’ils soient anges, hommes ou démons. 
Voici une petite anecdote pour illustrer cela : le monastère de St Théodose le Cénobite était très pauvre au moment de sa fondation. Si pauvre, qu’il manquait même du strict nécessaire. Lors d’une semaine sainte, les moines n’avaient plus rien à manger. Ils se mirent à s’inquiéter très sérieusement, surtout le jour du samedi saint où ils n’avaient même pas une prosphore pour célébrer la divine liturgie et pour communier le soir de Pâques. Il n’y avait littéralement plus une seule bouchée de pain dans le monastère. 
Les moines excités vont voir le Saint. Il les écoute calmement et à la fin de l’entretien, il leur demande de tout préparer pour la grande fête de Pâques : et l’église, et le réfectoire et le repas pascal. Les moines n’en revenaient pas. Ils se mirent à murmurer, mais st Théodose faisait comme s’il n’avait rien entendu. 

Pourtant l’Higoumène murmura entre ses dents : « n’est-ce pas une injure de croire que Celui qui a nourri de la manne son peuple et qui a multiplié les cinq pains au point de rassasier toute une foule a perdu sa force et sa générosité ? ». L’heure cependant s’écoulait ; la nuit commençait à poindre. Soudain on frappe à coups répétés à la porte du monastère. Un moine va ouvrir et oh surprise : un inconnu apparaît accompagné de tous les biens de la terre. On le fait entrer. Il s’explique: «je devais porter ce chargement à une skite non loin de chez vous. Arrivés à hauteur de votre porte, les chameaux ne voulaient plus avancer. J’ai eu beau leur crier dessus et les frapper, rien n’y fit. Alors, je me suis dit que peut-être la volonté de Dieu est que je dépose mon chargement ici. Les vivres sont à vous, serez-vous en ». Il y avait de quoi tenir jusqu’à la Pentecôte. 
« Quel est le fils, lisons-nous dans Hébreux 12, 7-8, que son père ne châtie pas ? Si vous êtes dispensés du châtiment dont tous les fils ont leur part, vous êtes illégitimes, vous n’êtes pas de vrais fils. » 
«Et leurs tentations et les tristesses qui nous assaillent sont destinés à purifier nos âmes de ses rouilles, et si tout cela, dit st Macaire, nous le supportons avec espérance, alors notre âme se purifiera et se fortifiera dans l’épreuve et la descente sur nous de l’Esprit saint pour nous libérer de nos malheurs et de nos passions se manifestera pleinement ». 
Malheur à nous si le démon du découragement et de la détresse s’empare de nous. 
Abba Pomène nous dit à propos du découragement, qu’il n’y a pas de pire passion. 

Et st Jean des Carpates ajoute: »le pire des péchés c’est le découragement». Car le découragement peut nous plonger dans des péchés plus grands encore. Pensons ici à Judas : voyez où l’a conduit le découragement : à la pendaison. Pensons aussi à Pierre et à ce qu’il advint de lui après les larmes versées à cause de son reniement : il est qualifié de coryphée. 

Pourtant ce n’est pas facile d’acquérir l’espérance sans la droiture de la pensée et du cœur. Et plus encore nous avons besoin de l’acquérir par l’expérimentation des dons du Seigneur, parce qu’ils nous informent, quand nous les recevons, que les biens futurs sont déjà présents et que ce qui est attendu est déjà acquis puisque Dieu Luι-même enest le garant. « Sans cette attente, dit st Maxime le Confesseur, aucun retour vers le bien n’est possible ». 

Dans un des apophtegmes des pères du désert, on trouve ceci: « Celui qui croit en Dieu, a peur de l’enfer ; celui qui a peur de l’enfer, se garde des passions, supporte les malheurs de la vie ; celui qui supporte les malheurs de la vie, acquiert l’espérance en Dieu ; et cette espérance en Dieu détourne nos pensées des soucis terrestres et lorsqu’enfin nos pensées se séparent d’eux, alors on entre en possession de l’amour pour Dieu ». 
David nous recommande d’espérer dans le Seigneur « depuis la garde du matin jusque tard dans la nuit ». (Ps. 129, 6) 

Et st Paul nous recommande d’espérer avec joie parce que c’est elle qui nous sauve même si nous ne voyons pas ce à quoi nous croyons car « une espérance dont on voit l’objet n’est plus une espérance ». (Ro 8, 24) 
Notre vie est pleine de ces espérances que l’on ne voit pas : le semeur sème avec beaucoup de peine et ne se pose pas de question quant à l’avenir des graines; le marinaffronte la mer sans savoir au départ s’il atteindra le port et l’étudiant consacre de nombreuses années à ses études parce qu’il espère un jour recevoir sa récompense. Tous espèrent sans voir l’objet de leur désir. 
Mes amis, jour et nuit donc, gardons notre espérance en Dieu. Jetons notre ancre d’espérance dans le ciel : là se trouve notre sécurité et avec elle notre salut.

(P. PASCHOS  « I DROSSOS TOU PEUMATOS »)

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