Freitag, 28. März 2014

La magie en Afrique - HISTOIRES VRAIES DE LA MISSION EN AFRIQUE

PAR LE MOINE DAMASKINOS GRIGORIATIS

Kosmas Grigoriatis               

Enfants victimes de la magie.

Le Père Cosmas continuait ainsi sa lettre: “Avant hier, Dimanche des Rameaux, je me trou­vais à Likasi, et à 200 m de notre église, on a décou­vert dans les her­bes un gar­çon de 12 ans, mort. On lui avait retiré tout son sang avec une serin­gue pour diver­ses pra­tiques de sor­cel­le­rie.
C’est ainsi qu’on trouve régu­liè­re­ment des cada­vres dont on a extrait le cœur pour que les sor­ciers puis­sent faire leurs mal­éfi­ces. Cela a sur­tout lieu avec des petits enfants. Ils sont attra­pés et ame­nés en brousse et, on leur arra­che le cœur alors qu’ils sont encore vivants.
Un de nos prê­tres congolais, qui était d’abord mili­taire, m’a dit qu’il avait vu une femme au cachot à la BSRS et cette der­nière a dit à ce prê­tre R… qu’elle était venue de Kananga au Kasaï Occidental à des­ti­na­tion de Lubumbashi avec son avion per­son­nel, et avait atterri à Fungurume (à 200 km de Lubumbashi) faute de car­bu­rant. Et quel était son avion ? C’était une tige de maïs qu’elle s’était liée sous le ven­tre, avec deux plu­mes de poule, bien atta­chées à gau­che et à droite. Le car­bu­rant en ques­tion était du sang d’un bébé que le sor­cier avait mis à l’aide d’une serin­gue dans la tige de maïs qui avait eu ainsi la force de s’envo­ler, pour trans­por­ter de nuit ses pas­sa­gers à des fins obs­cu­res.
Telle est la situa­tion en Afrique, mon cher Constantin. C’est un fait que la magie est bien vivante en Afrique, avec de ter­ri­fiants résul­tats, et la plu­part de nos chré­tiens redou­tent encore les sor­ciers.”

 La décou­verte des féti­ches dans un bar en mai 1991.

Cette his­toire que nous allons racon­ter est ter­ri­ble. Elle révè­le la puis­sance du Satan et nous ensei­gne par la même la force et le pou­voir de nos prê­tres ortho­doxes.
Le Père Ph… de Fungurume nous a raconté que son fils avait voulu avoir recours aux féti­ches pour s’enri­chir sans peine. Il est fidèle ortho­doxe et son nom est M… Il était marié et tenait un bar à Kando, à 50 km de Kolwezi, où il vendait de la bière. Ses clients étaient sur­tout des tra­vailleurs de la Gécamines.
Un jour, un féticheur est venu dans son village. Voyant la mai­son de M…. bien arran­gée, il a demandé l’auto­ri­sa­tion d’y entrer et lui a dit: “Je suis féti­cheur et je peux vous don­ner des féti­ches qui vous amè­ne­ront des clients qui vous feront gagner beau­coup d’argent en peu de temps”.
Et il com­mença à faire ses tours de pres­ti­di­gi­ta­tion devant un grand nom­bre de per­son­nes. Il prit un papier, qu’il avait aupa­ra­vant mis dans sa bou­che, et après avoir cra­ché sur ce papier et l’avoir froissé, ce papier se trans­forma en un ser­pent. Et puis ce ser­pent rede­vint du papier qui se trans­forma de nou­veau en d’autres objets et ani­maux. Les gens qui l’avaient vu pré­sen­ter ces numé­ros étaient dans l’admi­ra­tion et croyaient avoir devant eux un “dieu”.
Notre fidèle M… lui dit: “ Je suis Chrétien ortho­doxe et je ne sais pas si ce que tu me pro­po­ses vient de Dieu ou du dia­ble. Je vais d’abord deman­der à mon épouse et je te répon­drai après”. Sa femme lui dit que puisque jusque-là la vente de la bière ne leur avait pas beaucoup rapporté, il valait mieux accep­ter la pro­po­si­tion du sor­cier. Son mari avait le cœur gros à ce pro­pos et s’y refu­sait, mais à la fin il céda à la pres­sion de sa femme qui n’était pas ortho­doxe et qui lui dis­ait: “Prenons les féti­ches et tu ver­ras, la joie vien­dra chez nous”.

Ils ont donc appelé le féti­cheur pour les aider. Ce der­nier mit dans deux bou­teilles plei­nes d’eau les gris-gris, et l’eau prit la cou­leur de l’oran­geade. Il recou­vrit l’une des bou­teilles avec un mou­choir de tête de fem­me et alla l’enter­rer dans la cour de la mai­son. Et il dit aux deux époux: “Cette bou­teille sym­bo­lise une femme qui est morte dans le passé et qui va atti­rer des gens pour vous ache­ter de la bière au bar”. Dans l’autre bou­teille, il mit la photos de notre fidèle M… et creusa un trou der­rière la porte dans la mai­son, où il enterra la bou­teille. Le sor­cier fit ensuite un petit trou sur la main droite des deux époux et l’enduisit d’un pro­duit magique, et il jeta le reste sur le toit de la mai­son. Il prit ensuite qua­tre raci­nes d’arbre et les pla­ça aux qua­tre coins de la mai­son. Enfin, il leur dit ceci: “ Ces raci­nes que vous voyez et les féti­ches mis sur le toit vous pro­té­ge­ront contre toute ten­ta­tive d’un sor­cier pour vous nuire. Il ne pourra pas entrer dans votre mai­son, et même la fou­dre ne pourra pas s’y abat­tre. Et main­te­nant beau­coup de clients vont venir au bar et vous allez gagner beau­coup d’argent.” M… lui demanda ce qu’il lui devait. Il lui répon­dit qu’il vou­lait de l’argent. – “Combien?” demanda M… –“ Je vais res­ter trois jours dans votre mai­son, et avant de la quit­ter, vous me don­ne­rez ce que je vous deman­de­rai” répon­dit le féti­cheur.
En tra­vaillant au bar, M… a gagné 500.000 zaïres le pre­mier jour. Et les jours sui­vants il gagna le même mon­tant, si bien qu’en trois jours il avait gagné 1.500.000 zaïres.
Le sor­cier lui dit alors: “ Je pars, donne moi tout ce que vous avez gagné pendant ces trois derniers jours. Il a pris l’argent et avant de par­tir il lui a dit: “Fais atten­tion. Ne va pas cou­cher avec une autre femme que la tienne, et ne tou­che pas un cada­vre, même si ton frère mour­rait, il ne faut pas le tou­cher. Garde-toi loin du corps d’un mort.” Et sur ces mots, il prit l’argent et par­tit. M… a attendu les clients les jours sui­vants, mais en vain. Personne n’est venu a son bar. Le mal­heur s’est abat­tu sur sa mai­son, car plus rien n’allait et il n’y avait même pas à man­ger.

Un jour, il alla dans son champ et recueillit du manioc dans un sac qu’il alla ven­dre à Kolwezi. Avec l’argent gagné en ven­dant le sac de manioc, il a acheté un sac de maïs. Cette nuit-là, suc­com­bant à la ten­ta­tion de Satan, il a cou­ché avec une autre femme, qu’il avait vio­lentée. Il a ensuite bu du Lutuku, l’alcool local, et s’est beau­coup eni­vré. Puis il a man­gé une plante, le diamba (hashish), qui lui a fait per­dre l’esprit. Devenu fou, il ne savait plus ce qu’il fai­sait. Il pas­sait ses nuits dehors. Les sol­dats l’ont arrêté et l’ont frappé, et les enfants lui jetaient de la boue dans la rue. Il se traî­nait dans les ave­nues de la ville de Kolwezi, en criant, et déran­geait tout le monde. Il se pré­senta à la Mission Catholique, mais il fut jeté dehors avec des coups.
Son père, le Père Ph…, informé que son fils était devenu fou et se pro­me­nait par­tout à Kolwezi, est venu nous racon­ter cette tri­ste his­toire à la Mission Orthodoxe et il envoya trois de ses enfants pour l’attra­per et pour le ligo­ter afin de l’ame­ner dans son village de Kisote.
Lorsqu’on l’amena ligoté à la mai­son, M… a dit à son père: “Papa, quand mes frè­res m’ont attrapé, j’ai vu une violente lumière, comme un éclair. Je crois que je ne vais pas mou­rir.” Le Père Ph… lui demanda la rai­son de son état et son fils lui révéla toute l’his­toire. On l’a amené à l’église, il s’est confessé et aus­si­tôt qu’on lui a lu les exor­cis­mes de Saint Basile, l’esprit impur s’est enfui, et M… est sorti de l’église tout à fait apaisé. Il a dit alors à son père: “Allons à la mai­son, pour y enle­ver les féti­ches qu’y a mis le sor­cier.”
Le Père Ph… a pris la béné­dic­tion du Père Supérieur de la Mission et est parti à Kando avec son fils. Arrivé sur les lieux, le Père Ph… a lu l’Office de la Petite Bénédiction des Eaux (Agiasmos), puis il a enlevé les bou­teilles et les raci­nes et a béni fina­le­ment la mai­son en la sanc­ti­fiant avec le signe de la Croix. Il a enlevé la photo de son fils qui était dans une des bou­teilles, a enlevé le fichu qui recou­vrait l’autre, a mar­qué du signe de la Croix les pro­duits magiques et les a ver­sés à terre.
Lorsque le Père Ph… a déversé le contenu de la bou­teille où se trou­vaient les féti­ches des cris rauques se firent enten­dre d’une façon éton­nante. Il a aussi aspergé d’eau bénite toute la mai­son ainsi que les endroits où avaient été pla­cés des gris-gris et il en fit boire à son fils. Son fils lui a confessa alors: “Je vou­lais tra­vailler en confor­mité à la volonté de Dieu, mais le dia­ble m’a trompé. Je ne retom­be­rai plus dans la même faute et je res­te­rai fidèle à notre Église”.
Après avoir achevé cette œuvre apos­to­lique, le Père Ph… est ren­tré en paix à la mis­sion et nous avons glo­ri­fié Dieu quand il nous a raconté cette his­toire. Partout où il va main­te­nant, il porte témoi­gnage de la gran­deur de Dieu en racontant cet évé­ne­ment pour confir­mer dans la foi les Chrétiens de ses sept parois­ses.

                          

Le prêtre Orthodoxe est un feu pour le sor­cier.

Je suis prê­tre à la Mission Orthodoxe de Kolwezi depuis presque dix ans. Maintenant je tra­vaille à la paroisse Saint-André, à la paroisse Saint-Thomas, ainsi qu’à la paroisse Sainte-Paraskevie. Cette his­toire que je vais racon­ter s’est pas­sée au mois d’août 1990 dans la cité de Kolwezi.
Le res­pon­sa­ble de notre Mission, le Père Mélétios, avait reçu l’invi­ta­tion de deux familles chré­tien­nes de se ren­dre chez eux pour régler un pro­blème de sor­cel­le­rie. Le Père supé­rieur m’a envoyé moi en tant que Congolais et parce que je connais mieux les pro­blè­mes de mes com­pa­trio­tes. Un gar­çon de 13 ans de la tribu Luba- Shaba était sor­cier depuis l’âge de 7 ans. C’était son grand-père qui l’avait initié dans le domaine de la magie noire. Ce gar­çon demeu­rait chez son oncle pater­nel, car ses parents l’avaient chassé du toit pater­nel. Il y avait juste à côté de la mai­son de l’oncle de ce gar­çon une famille ortho­doxe.
Cet enfant sor­cier avait trouvé dans cette ville une femme sor­cière qui lui avait dit: “Tu seras mon mari et mon maî­tre en sor­cel­le­rie”. Un jour cette femme sor­cière envoya l’enfant et lui dit: “Va cher­cher de la nour­ri­ture: c.a.d. qu’il lui fal­lait tuer un homme pour la fête de Noël et du Nouvel An (1er jan­vier). Comme ‘nour­ri­ture’, l’enfant sor­cier avait trouvé son oncle dans sa mai­son, il avait pris en secret son sous-vête­ment (cale­çon) et l’avait apporté à la sor­cière. Il est allé ensuite chez les chré­tiens ortho­doxes et avait donné à un enfant de cette famille un nya­nya (auber­gine) et à l’autre un pois­son. Ces deux enfants ont mangé car il étaient affa­més, mais ils ont res­senti un goût bizarre, comme s’ils man­geaient de la chair humaine crue. Quand l’un des enfants eu mangé ce nya­nya, il per­dit aus­si­tôt son esprit.
L’oncle de ce gar­çon sor­cier est un chré­tien pro­tes­tant de la com­mu­nauté de Basantu. Il prit l’enfant et l’amena dans leur com­mu­nauté. Ils com­men­cè­rent à prier et l’enfant fit sor­tir de sa bou­che une corde à trois nœuds. Il vou­lait tuer trois per­son­nes au moyen de cette corde. Le pas­teur demanda à l’enfant sor­cier la signi­fi­ca­tion de cette corde. Il dit qu’un des nœuds était pour son oncle de que les deux autres étaient pour les deux enfants d’une cer­taine famille. Puis il dit: “Allons dans la mai­son de ces chré­tiens ortho­doxes. Ils ont demandé la per­mis­sion d’entrer. Dans cha­cune des cham­bres où dor­maient les enfants, il y avait sous le lit une grosse racine, qu’ils arra­chè­rent, car elles étaient des­ti­nées à pro­vo­quer une influence démo­niaque mor­telle aux enfants lorsqu’ils seraient allé se cou­cher le soir. Puis ils ren­trè­rent chez son oncle.
Les parents ortho­doxes ont jugé bon cepen­dant d’appe­ler un prêtre orthodoxe. C’est ainsi que, sur ordre du Père Mélétios, je me suis rendu chez eux. J’ai fais venir l’enfant sor­cier et nous nous som­mes assis pour par­ler. J’ai d’abord demandé à son oncle: –“Connais-tu le pro­blème de ton neveu?” –“Oui, je sais qu’il est sor­cier” me dit-il. Et j’ai demandé aussi à l’enfant: – “Es-tu sor­cier?” – “Oui, je suis sor­cier”. – “Donnes-moi tes instru­ments de sor­cel­le­rie”. L’enfant a répondu: – “Je ne peux pas vous les don­ner, car une certaine femme en sera fâchée et elle va me tuer”. Je lui ai dit: –“Non, elle ne te tuera pas; si tu crois au vrai Dieu, tu ne mour­ras pas”. Ces mains étaient liées, je les ai ouver­tes et je lui ai dit: “Notre Dieu t’aime et t’aidera”.
L’enfant m’a répondu: – “Nous fai­sons nos céré­mo­nies dans les cime­tière en pleine nuit”. – “Comment as-tu com­mencé, et com­ment pre­nez-vous d’autres per­son­nes dans vos mal­éfi­ces?” –“Nous pre­nons le sous-vête­ment ou un fil d’un vête­ment de la per­sonne que nous vou­lons ensor­ce­ler, que nous vou­lons faire mou­rir ou que nous vou­lons ame­ner dans notre groupe.”
– “Si tu tou­ches le vête­ment de quelqu’un tu peux l’ensor­ce­ler, as-tu dit?” – “Oui, c’est très facile.” – “Et si tu pre­nais un fil ou tou­chais mon vête­ment, tu pour­rais donc m’ensor­ce­ler?” – “Non, non, non pas vous! Il y a du feu sur vous et si je m’appro­che de vous ça va me brû­ler”. J’ai alors demandé à ses parents: – “Votre enfant est-il sor­cier?” –  Oui, il l’est depuis l’âge de 7 ans.” – “Il faut l’aider à quit­ter la sor­cel­le­rie, car il aura beau­coup de dif­fi­cul­tés dans sa vie. Si aujourd’hui il est entré chez des chré­tiens ortho­doxes, il est pos­si­ble qu’il entre demain ailleurs et après-demain il sera en pri­son. Et vous paie­rez de l’argent à l’État et aux per­son­nes aux­quel­les il aura por­ter pré­ju­dice.”
Fina­le­ment, j’ai convo­qué tous les chré­tiens ortho­doxes qui se trouvaient là, j’ai inscrit leurs noms et j’ai célé­bré l’Office de la Petite Bénédiction des Eaux (Agiasmos), puis j’ai lu les priè­res d’exor­cisme de Saint Basile, et j’ai oint les deux enfants avec le myron de la Mère de Dieu de Malévie que les Pères de la Mission m’avaient donné. Tout le monde était content et a glo­ri­fié Dieu à cet effet. Depuis lors ces enfants n’ont souf­fert d’aucun pro­blème dia­bo­lique. Ils vont à l’église, se confes­sent et com­mu­nient. Il faut noter que dès qu’il ren­tra chez lui, cet enfant sor­cier a perdu com­plè­te­ment la raison.
Cette his­toire a été racon­tée à l’auteur de ce livre par le Père Jacques Banza Kafutakanya.


Association Missionnaire “Saint Cosmas d’Aitolie”. Thessalonique/ GRECE 1998

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